Blog politique de gauche à Lannion (Rive gauche!)
14 Novembre 2013
Les "média" nous abreuvent de commémorations lénifiantes, de discours creux sur l'unité nationale et d' impuissance contre le racisme, sur le 11 novembre et le guerre de 14. Il est urgent de réagir contre le chauvinisme et la manœuvre des média libéraux capitalistes et de ce qu'ils appellent la "classe politique: PS, UMP,P,FN (Le Pen family)
Quand la classe ouvrière s'exprimait sur des idéaux révolutionnaires les petitesses du nationalisme et du régionalisme n'avaient pas droit de cité!
Savourez braves lecteurs ces quelques documents sur
Vous trouverez dans l'ordre;
1)Un court document sur le contexte: la révolution allemande de novembre 1918
2) Un texte de Didier Daeninckx
3) Une affiche du conseil des ouvriers et des soldats d'Alsace qui est un vrai manifeste d'antinationalisme et d'antiracisme qui permet de revenir aux fondamentaux!
4) Un texte de Françoise Morvan qui lie la question de la revendication "identitaire " merci Sarko" aux fondamentaux du nationalisme breton. Merci aux camarades et aux républicains qui firent le travail entre 1940 et 1947 vis à vis de ces individus .
La révolution allemande 1918/1919 ou Novemberrevolution.vers 2
La situation n’est pas sans rappeler celle de la France de 1870, un empire défait après une guerre qu’il a engagé et une caste dirigeante discréditée. La simmilitude s’arrête là. L’histoire allemande, celle de son mouvement ouvrier et révolutionnaire, le moment historique sont très différents de celui qui voit éclater la Commune de Paris. D’abord le Reich est un état fédéral, constitué de 4 royaumes la Prusse, la Saxe, la Bavière, le Wurtenberg, de11 duchés, de 8 principautés, de 2 villes libres Hambourg et Brême et d’un territoire d’Empire : l’Alsace-Lorraine ! Les seules forces structurées à l’échelle de l’ensemble du pays sont en 1918, l’armée et le mouvement ouvrier. Ce dernier est divisé entre : le vieux parti socialiste ( SPD) qui soutient la guerre et pense d’abord à des réformes et une branche hostile à la guerre et plus internationaliste l’USPD (socialistes indépendants) dont le groupe le plus actif est la ligue spartakiste avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, très sensibles à l’écho de la révolution russe d’octobre.
Mais il y a cependant une apparence de similitude avec le mouvement communaliste comme si en Allemagne le 4 septembre et le 18 mars se télecopaient.
Sur un fond d’agitation ouvrière et d’hostilité à la guerre la révolte des marins à Kiel le 4 et 5 novembre déclanche la révolution allemande. C’est comme une trainée de poudre dans les états allemands. Des conseils d’ouvriers et de soldats se constituent, les monarques sont chassés. A Munich la république est proclamée, Kurt Eisner (socialiste internationaliste) est élu président le 9 novembre. Tout va très vite, en quelque jours l’empereur d’Allemagne s’enfuit aux Pays-Bas. Le chancelier transmet son poste au leader des socialistes modérés Friedrich Ebert, le 10 novembre. Le même jour, à Berlin le socialiste modéré Sheideman proclame la République allemande et le socialiste révolutionnaire Karl Liebknecht (ligue spartakiste) proclame la République socialiste libre d'Allemagne. Après la signature de l’armistice le le 11 novembre tous les trônes des princes allemands achèvent de tomber. Dans tous les états d’Allemagne deux tendancent s’affrontent: d’un côté les socialistes modérés, qui s’appuient sur l’armée pour rétablir l’ordre et veulent une constituante pour établir un régime de démocratie bourgeoise, de l’autre les révolutionnaires, socialistes de gauche, communistes, anarchistes...qui veulent établir des républiques des conseils avec des mesures sociales fortes.
Au printemps 1919 les insurrections sont écrasées, comme à Berlin où les leaders Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg sont assassinés par l’armée avec l’accord tacite du ministre socialiste Noske. Rosa Luxemburg, grande figure du mouvement socialiste international d’avant 1914 et admiratrice de la Commune de Paris fait un parallèle, dans son dernier éditorial (15 janvier 1919) du Rote Fahne(Le Drapeau Rouge), entre le massacre des ouvriers et des soldats révolutionnaires de Berlin et celui des communards de 1871.
Louis III, fut le premier monarque allemand à être destitué le 7 novembre 1918. Le lendemain Kurt Eisner, du Parti social-démocrate indépendant (USPD) proclame « l'État libre de Bavière » et est élu président de la république de Bavière par les conseils d'ouvriers et de soldats. Des élections au parlement de Bavière ont eu lieu le 12 janvier 1919, perdues pas l'USPD. Les anarchistes et les communistes ont boycotté les élections. Après l'assassinat d'Eisner par un aristocrate (21 février 1919) un « gouvernement provisoire de Bavière », dirigé le SPD prend la suite. Le conflit pour le pouvoir entre partisans de la république des conseils et ceux du pluralisme parlementaire devient plus violent.
Le 17 mars, Johannes Hoffmann (SPD), est élu président par le parlement mais le 7 avril la république des conseils, est proclamée à Munich. Cette « commune munichoise » se partage en deux périodes : la première gouvernée essentiellement par des intellectuels pacifistes et anarchistes, la seconde par des membres du parti communiste allemand (KPD).
À partir de la mi-avril, le gouvernement Hoffmann, réfugié à Bamberg, a appelé à l'aide les Corps francs, aussi appelés "gardes blancs", qui reprennent Munich aux défenseurs de la république des conseils avec l'aide de troupes fédérales dépêchées par Berlin le 2 mai 1919. Landauer un de ses dirigeant emblématique est fusillé le 4, un autre Eugen Léviné le 6, des centaines d'ouvriers révolutionnaires sont de même sommairement jugés et fusillés
Des conseils d'ouvriers et de soldats (Soldaten und Arbeiterräte) d'inspiration révolutionnaire se forment à Mulhouse le 9 novembre, puis à Strasbourg le 10.Le retour des alsaciens, incorporés dans la marine et qui ont participé à la révolte de Kiel renforce le mouvement. Des conseils existent à Colmar, Hagueneau dès le 9 et le 10 à Sélestat, Saverne . Rebholz, secrétaire du syndicats des ouvriers brasseurs, coordonne les conseils, il proclame la République socialiste le 10 novembre place Kléber. Le même jour, le conseil municipal de Strasbourg élit le socialiste francophile Jacques Peirotes comme nouveau maire qui, lui, proclame la République. Il y a désormais deux pouvoirs dans la ville: un pouvoir populaire « rouge » et un pouvoir municipal « bourgeois ».
Plus d’une vingtaine de villes, même très petites, sont alors dotées de conseils, dont les fonctions et les orientations politiques sont diverses. Généralement, ils font libérer les prisonniers politiques et répondent aux urgences (ravitaillement, transports…). Les conseils ouvriers, plus rares, se limitent aux chemins de fer, aux arsenaux et ateliers municipaux. Les réformes sociales restent prudentes: hausse des salaires, améliorations des conditions de travail…Peirotes d’un côté, la bourgeoisie et le clergé alsaciens de l’autre pressent l’armée française pour qu’elle arrive le plus vite possible. L’état major allemand use de ce qui lui reste d’autorité pour faciliter le mouvement. Le 22 novembre, le général français Gouraud entre dans Strasbourg. L’armée française dissout les conseils. Les organisations ouvrières placées sous contrôle. Tous les décrets sociaux sont annulés.
Texte de Didier Daeninckx
Affiches des révolutionnaires alsaciens de 1918. Ni allemand, ni français, ni neutres.....
Le texte de Françoise Morvan à propos de bonnets rouges patronaux et du nationalisme breton