Blog politique de gauche à Lannion (Rive gauche!)
19 Juillet 2014
Le Trégor est très concerné par l'avenir de la SNCF, les socialistes, leurs supplétifs du PCF et la droite ont décidé d'abandonner l'aéroport de Lannion, cf. les différentes déclarations de Lebreton président du CG 22. Le train restera bientôt le seul moyen de transport en commun assurant la liaison avec Paris. S'il existe encore une ligne qui relie Lannion à la ligne Paris Brest c'est le résultat des luttes des années 1980 alors qu'e le PCF existait encore dans la région.
La nouvelle réforme votée des deux mains par la député Ehrel et tous les socialistes y compris les pseudo frondeurs soumet le rail à la logique de la rentabilité et une épée de Damoclès est à nouveau suspendue sur la liaison Plouaret-Lannion.
Le texte ci-dessous des Rouges Vifs, une tendance de militants communiste du PCF et ex PCF restés révolutionnaires et sincères montre le sens de la "réforme" du gouvernement PS.
Collectif Cheminots des Rouges Vifs, Ile de France.
« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service
public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »
(Préambule de la Constitution de 1946 auquel la Constitution actuelle proclame son attachement).
Malgré cette proclamation, le 24 juin 2014, les députés de la République ont voté la mise à
mort de la Société Nationale des Chemins de fer Français, bien commun de la Nation.
Quelques jours plus tard, les sénateurs ont fait de même. Sans l’action des cheminots, 65
millions de citoyens se seraient vus « expropriés » dans le silence le plus absolu. Si la
vérité n’a pas réellement éclaté au grand jour, le mensonge d’État que cette réforme du
système ferroviaire a engendré, aura aussi mis à nu le système totalitaire dans lequel le
Capital règne en maître. Paradoxalement, même si le service public ferroviaire va s’affaiblir
en termes de sécurité des circulations et d’efficacité, la grève des cheminots est porteuse pour
l’avenir. Et c’est à nous de continuer de le mettre en lumière : Le système institutionnel de
la Ve République, permet des décisions contraires à l’intérêt du Peuple !
LE CAPITAL DÉCIDE, LE GOUVERNEMENT SE SOUMET ET LES DÉPUTÉS
VOTENT
Depuis des décennies, chaque réforme – et celle du ferroviaire n’échappe pas à la règle –
répond aux exigences du Capital ; les gouvernements successifs ne font que les traduire en
lois. Sur la question des transports, le Capital a une idée très précise des opportunités de
profits qu’il envisage au niveau des transports ferroviaires. Une véritable mine d’or, au travers
des rentes publiques que sont les contrats Régions/SNCF.
Si tous ses fidèles serviteurs prennent de moins en moins de gants, les injonctions du Capital
ne peuvent encore pas être affichées en l’ét Ile de at. C’est pourquoi le gouvernement a joué un jeu
« double » : faire l’inverse de ce qu’il dit publiquement. « Sauver la SNCF » en la faisant
disparaître, « unifier le système ferroviaire » en l’éclatant, « améliorer les finances » du
système sans apporter un euro et en renforçant les contraintes financières liées à la dette. Le
Capital ne compte quand même pas s’asseoir sur les 2 milliards d’intérêts annuels ! Un
mensonge d’État qui peut prendre, dans l’avenir, l’allure d’un scandale d’État. Le jeu en vaut
la chandelle puisque pour le Capital, l’enjeu est de taille : la privatisation progressive de
l’ensemble du secteur ferroviaire, avec à la clé, des rentes énormes assurées.
Le Travail, pourtant seul créateur de richesses, est non seulement exclu de toutes les
décisions, mais doit surtout s’écraser devant le pillage qu’il subit. Dans cette parodie de
démocratie, ceux qui font les lois n’ont en plus aucune légitimité :
• aucun mandat du peuple : La majorité actuellement au pouvoir n’a pas été élue pour
faire ce qu’elle met en oeuvre (cf. le programme du candidat du Parti Socialiste)
• aucune représentativité : Au regard du dernier scrutin, les élections européennes, le
parti gouvernemental ne représente plus que 6,5 % du corps électoral
• mépris du peuple : La plupart des députés sans mandat n’ont pas pris connaissance
du dossier. Seuls 27 sur 577 ont voté pour l’article 1er de cette réforme qui supprime la
SNCF historique
LA GREVE DES CHEMINOTS :
UNE LUTTE POUR L’INTERET GENERAL,
CONTRE LES EXIGENCES DU CAPITAL,
TRAHIE PAR LES MECANISMES INSTITUTIONNELS !
(Titre premier de la constitution, article 2)
La promulgation de la loi sur la réforme ferroviaire sera un acte de plus de forfaiture et de trahison
populaire. Ceux qui se prétendent nos dirigeants n’en sont pas à cela prêt. Mais s’asseoir en
permanence sur les principes essentiels de la Constitution, même imparfaite, inspirée à l’origine de la
Révolution Française et socle de notre République, va laisser des traces indélébiles à long terme et
avoir des conséquences incalculables, non mesurables aujourd’hui. Là encore, à nous de mettre en
lumière ce forfait et la nécessité d’agir pour que le Peuple devienne le véritable décideur.
TOUTE AUTRE VISION DEVAIT ÊTRE ÉRADIQUÉE
Outre le mensonge d’État mis en avant par ce conflit, toute autre idée qui pouvait émerger – et mettre
à mal les intérêts du Capital – devait être éradiquée. Ainsi, dès lors que le monde du Travail a
commencé d’exprimer sa vision du service public ferroviaire et son organisation au sein d’une
entreprise unique, publique et intégrée (LA SNCF), les médias, propriété des grands groupes
capitalistes, ont tout mis en oeuvre pour préserver le monopole idéologique – base de tout régime
totalitaire – de leur maître, le Capital. Avec des moyens illimités : blackout de l’information,
mensonges, chantage au BAC, manipulations, provocations (y compris policières), volonté
d’humiliation, acharnement... Tous les rebelles au système devaient être brisés sur la place publique.
Évidemment, laisser transpirer que d’autres choix sont possibles – et dans l’intérêt commun – serait
extrêmement dangereux pour le Capital ; ce qui explique en partie la violence du conflit.
ÉCLAIRCISSEMENT POLITIQUE
Affaire d’État, forfaiture, trahison populaire, démocratie bafouée et dévoyée, n’ont pas empêché
une immense manifestation de résistance parmi les cheminots. Au contraire, cela a renforcé leur
détermination. La classe dominante, qui ne s’attendait pas à ça, a senti qu’elle pouvait perdre face
aux cheminots, « faisant de la politique » au grand jour, avec le risque d’une généralisation du
mouvement social ! Dès lors, une déferlante, où tout fut permis, s’est abattue sur les cheminots.
L’éventualité de voir révéler les enjeux énormes et le mensonge d’Etat devant tous les salariés de notre
pays, dont se sont rendus coupables nos gouvernants et les parlementaires, leur a fait peur.
Comme dans toutes ces périodes houleuses, certains ont du mal à choisir leur camp et les dominants
savent en user pour trouver quelques petits arrangements, amendements dérisoires, pour diviser et
mettre fin à cet affrontement qui aurait pu déstabiliser l’ordre en place. Pourtant, le Capital ne fera
plus aucun compromis et ces arrangements seront à sens unique... une collaboration de classe gratuite !
Tous les partis politiques institutionnels ont joué un rôle dans cette mascarade. Ainsi les institutions –
pourtant délégitimées par les élections successives et par leurs actes – sont bien protégées. Quoi qu’il
en soit, nous allons maintenant y voir bien plus clair et le Travail saura régler ses comptes...
VERS DE NOUVEAUX HORIZONS
Le système institutionnel actuel n’a plus aucune crédibilité et légitimité. La souveraineté
populaire a été abolie par la Constitution de la Ve République au profit du Capital et n’est
plus qu’un spectacle de représentation. Le monde du Travail doit retrouver son pouvoir
politique afin de s’émanciper. La période est propice à cette ambition révolutionnaire qui est
le seul moyen de redonner confiance à ceux qui luttent et de permettre aux batailles futures de
connaître le succès. Ce nouvel horizon où le peuple serait gouverné « par le peuple et pour le
peuple » peut sembler utopiste et très éloigné de la réalité, mais l’histoire montre que de telles
avancées sont possibles. Le Travail a déjà bien trop souffert, plus un pas en arrière !
Le 18 juillet 2014